pdpg ardeche

Le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles (P.D.P.G.) est un document technique et scientifique général de diagnostic de l'état des cours d'eau, ayant pour but d’établir un état des lieux de la santé des écosystèmes aquatiques du département afin de calibrer au mieux les gestions futures des associations de pêche.

Le premier P.D.P.G. a été réalisé de 1998 et 2001 par la Cellule Scientifique et Technique de la Fédération de Pêche, avec le concours de la brigade départementale du Conseil Supérieur de la Pêche (C.S.P.). Actuellement, le P.D.P.G. est en pleine mise à jour.

Ce document s’adresse tout particulièrement aux A.A.P.P.M.A. pour l'élaboration des Plans de Gestion Piscicole locaux (P.G.P.). Il représente aussi un outil de référence et d'argumentation très important pour le monde de la pêche dans ses relations avec les autres usagers et gestionnaires des milieux aquatiques.

Le P.D.P.G. est à la charge de la Fédération de Pêche. Les P.G.P. sont à la charge des détenteurs du droit de pêche (dont les A.A.P.P.M.A.) pour une durée de 5 ans. Les P.G.P. doivent être cohérents avec le P.D.P.G. et être approuvés par le Préfet.

POURQUOI UN P.D.P.G. ? Pour répondre à une obligation réglementaire : depuis la Loi-Pêche du 29 juin 1984, les Fédérations de Pêche participent à la protection du patrimoine piscicole et des milieux aquatiques. Cette nouvelle approche impose une obligation de gestion de l'activité pêche dans un contexte plus écologique. L'Article L 433-3 du Code de l'Environnement instaure une obligation de gestion en contrepartie de l'usage du droit de pêche et l'établissement d'un plan de gestion pour l'ensemble des détenteurs du droit de pêche (A.A.P.P.M.A., particuliers...).

Pour confronter les demandes des pêcheurs à la réalité écologique du milieu, afin de pérenniser l'équilibre fragile entre l'activité pêche et la préservation du patrimoine piscicole qui sont, à priori, deux notions contradictoires.

Pour assurer la coordination et la cohérence entre les différents plans de gestion du département.

Pour offrir un document de référence à l'ensemble des gestionnaires, administrations et collectivités locales en terme de recensement et d'identification des perturbations des cours d'eau du département.

 

C'est enfin : mieux connaître, pour mieux gérer et mieux protéger

 

QUELLE EST LA PROCÉDURE ? 

Selon une méthodologie nationale, élaborée par l'O.N.E.M.A. (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) et reprise par la fédération nationale de la pêche en France (F.N.P.F.) :

1. Détermination des contextes (unités géographiques de gestion)

Le contexte est ici vu comme une entité hydrologiquement cohérente (basée sur la notion de bassin versant) abritant une population de poisson autonome et accomplissant l’ensemble de son cycle de vie au sein de cette même entité.

Afin de simplifier le diagnostic, le contexte abrite une population de poissons décrite comme l’espèce repère. Cette espèce repère est choisie parmi les espèces piscicoles du contexte en fonction de deux critère principaux :

  • Sa sensibilité écologique afin d’être un indicateur fiable de l’état de santé du contexte ;
  • Les connaissances (scientifiques et techniques) sur cette espèce afin de nous donner la possibilité d’analyser le plus justement possible les résultats que nous obtenons lors des suivis piscicoles.

Au final, chaque contexte est classé en trois grands domaines (tableau ci-dessous) abritant pour chacun un type d’espèce repère défini :

Domaines

Espèce repère

Salmonicole

Truite Fario

Intermédiaire

Truite fario, ou cortège de cyprinidés rhéophiles

Cyprinicole

Brochet

2. Diagnostic de l'état du milieu

Il se base sur un échantillon large de données telles que : les pêches électriques, les sondages piscicoles, les suivis des migrateurs, les suivis astacicoles, … La principale base d’élaboration de ce diagnostic est l’Indice Poisson Rivière (I.P.R.). Cet indice développé par l’O.N.E.M.A. compare le peuplement piscicole observé lors d’une pêche électrique à un peuplement théorique calculé sur le lieu de pêche afin de noter les écarts signes de pressions.

Pour le P.D.P.G., les écarts sont décrits à l’échelle de l’espèce repère qui a pour vocation d’être l’étalon de la santé du milieu. Reprenant les conclusions de l’I.P.R. en affinant le modèle avec les connaissances techniques et scientifiques de la fédération de pêche, chaque contexte se voit attribuer une classe désignant l’état de la population de l’espèce repère. Ainsi, il existe quatre classe : Conforme, Peu perturbé, Perturbé ou Dégradé montrant l’état général de santé des populations piscicoles sur le contexte.

3. Les Propositions d'Actions

Elles ont pour objectif d'enrayer ou de minimiser l'impact des facteurs limitants identifiés (principalement dus à l'homme). Les actions à engager peuvent être de la compétence des administrations (département, région, ou O.F.B. concernant le respect de la police de l'eau), des collectivités (station d'épuration, etc…), des gestionnaires de l’eau (syndicats de rivières), des gestionnaires de la pêche (arrêt des déversements, lobbying auprès des décideurs, etc…).

4. Le type de gestion piscicole préconisée

Elle résulte d'une orientation de l'État pour une gestion patrimoniale des ressources piscicoles. Il s'agit de conserver et transmettre un patrimoine naturel en préservant les peuplements sauvages dans leur milieu. Sur les contextes identifiés Conformes et faiblement perturbés, c'est le type de gestion préconisé. Les repeuplements y sont à proscrire, car inutiles, voire dangereux.
Sur les contextes identifiés comme très Perturbés à dégradés la gestion patrimoniale différée est de rigueur. Les repeuplements sont alors possibles tout en sachant que le milieu n’apparaît plus comme suffisant pour l’exigence de l’espèce repère.

Le P.D.P.G. s'inscrit dans une logique écologique de gestion qui privilégie la préservation de la qualité de l'eau et des habitats d'une rivière, tout autant que ses débits (solides, liquides et biologiques), afin de pérenniser les ressources piscicoles naturelles. C'est donc pour l'essentiel la gestion patrimoniale que préconise ce document dans notre département.

  

LE P.D.P.G. : UN DOCUMENT DE REFERENCE POUR L'ENSEMBLE DES GESTIONNAIRES